Le général MONCLAR

(7 février 1892 - 3 juin 1964)


Raoul-Charles MAGRIN-VERNEREY, plus connu sous le pseudonyme de MONCLAR, était vraiment une extraordinaire figure de guerrier, le type même de l'officier de Légion tel que le montrent la légende et la littérature populaire. Né le 7 février 1892 à BUDAPEST, il fit ses études au Lycée Victor-Hugo à BESANCON et au petit séminaire d'ORNANS. À 15 ans et demi, il s'enfuit de la maison familiale et s'engage à la Légion Étrangère. Premier contact qui sera de courte durée du fait de son trop jeune âge.

Entré à SAINT-CYR en 1912, il en sort en 1914 avec la Promotion "Montmirail", est promu sous-lieutenant le 5 août de cette même année, rejoint le 60e RI et termine la guerre avec le grade de capitaine. Il est alors Chevalier de la Légion d'honneur, titulaire de 11 citations, dont 7 à l'ordre de l'Armée, 7 fois blessé et réformé à 90 %.

Affecté au Levant, il assure le commandement de divers postes ou formations syriennes. Deux nouvelles citations récompensent cet officier pittoresque d'une extrême bravoure.

Le 1er mars 1924, il obtient enfin de rejoindre cette Légion dont il rêvait depuis sa jeunesse. Après un bref séjour au 1er REI, il est affecté au 3e REI et prend part à la campagne du MAROC jusqu'en 1927. Il rejoint alors le Proche-Orient et est promu chef de bataillon en 1928.

Il est une nouvelle fois affecté à la Légion en 1931 et ne quittera cette arme chère à son cœur qu'en octobre 1941. Affecté au 2e REI, il séjourne au MAROC puis rejoint le 5e REI au TONKIN.

Rentrant d'Extrême-Orient, il prend en janvier 1938 le commandement du bataillon d'instruction de SAÏDA, est nommé lieutenant-colonel le 25 juin de la même année, avant de repatir au MAROC avec le 4e REI. Jusqu'au 23 février 1940, date à laquelle il est désigné pour prendre le commandement des "deux bataillons de Légion à destination non fixée", qui viennent d'être mis sur pied. Ce sera le début de l'épopée de la 13e DBLE.

Le 13 mai, à BJERVIK, la 13e Demi-brigade livre son premier combat, conquiert sans désemparer quatre objectifs, force l'ennemi à fuir en abandonnant de nombreux prisonniers, des armes automatiques, des équipements impossibles à dénombrer et jusqu'à dix avions bimoteurs.

Du 28 mai au 2 juin, le lieutenant-colonel MAGRIN-VERNEREY et ses légionnaires gagnent, à NARVIK, ce que l'on a appelé "la seule victoire française de 39-40". Victoire qui leur vaut d'être cités à l'ordre des Forces françaises libres, avec attribution de la Croix de guerre avec palme de vermeil, pour avoir libéré 60 prisonniers alliés, fait 400 Allemands prisonniers, capturé 10 canons et un très important matériel.

À peine revenu en FRANCE, le lieutenant-colonel MAGRIN-VERNEREY, avec 500 de ses hommes, rejoint les Forces françaises libres en ANGLETERRE le 21 juin 1940. Promu colonel, il adopte aors le nom de MONCLAR (du nom du village de MONCLAR-DE-QUERCY, dans le Tarn-et-Garonne).

Participant en Afrique aux opérations menées contre les forces de l'Axe, c'est lui qui, à la tête de la Brigade française d'Orient en ÉRYTHRÉE, "... prend MASSOUAH, fait prisonniers 9 officiers généraux, 440 officiers, 14 000 Italiens".

Promu général, il exerce divers commandements au Levant, participe à la pacification de la SYRIE du nord et termine son séjour comme commandant supérieur des troupes du Levant.

Devenu adjoint au commandant supérieur des troupes d'ALGÉRIE à partir de 1946, il est, en 1948, "chargé de mission permanente d'inspection des unités de Légion". Pendant près de 2 ans, il effectue d'incessants voyages partout où stationnent et combattent des unités de Légion en ALGÉRIE, au MAROC, à MADAGASCAR, en INDOCHINE.

En 1950, général de corps d'armée, à la veille de sa retraite, il échange ses étoiles contre les galons panachés de lieutenant-colonel, afin de pouvoir encore combattre volontairement à la tête du bataillon français mis à la disposition de l'ONU en CORÉE.

Atteint par la limite d'âge, il rentre en FRANCE en 1951 et, en 1962, succédant au général KIENTZ, devient Gouverneur des Invalides.

Monclar décède le 03 juin 1964, aux Invalides. Il a été inhumé dans le caveau des Gouverneurs, dans l'église St Louis.

Médaillé militaire, Grand-croix de la Légion d'honneur, Compagnon de la Libération, le général MONCLAR était également titulaire des Croix de guerre 1914-1918, 1939-1945 et des TOE, de la Legion of Merit avec rang d'officier, de la Silver Star, de la Military Cross, et de nombreuses autres décorations étrangères. 7 fois blessé, il était titulaire de 22 citations et invalide à 100%.


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