Les Fines


Il est d'un usage constant

Qu'en tout pays et en tout temps

Il soit sur terre de bons enfants

Que l'on débine

On les appelle de noms d'oiseaux

De j'm'en foutistes, de rigolos,

Mais à Saint-Cyr pour eux, repos !

Ce sont les Fines.

 

Pourquoi les appelle-t-on ainsi ?

Nul encore ne l'a jamais dit

C'est qu'avec eux tout se finit,

Tout se termine.

Insoucieux de leur destin

Toujours joyeux et pleins d'entrain

Ils pompent seulement le Pékin

Ce sont les Fines.

 

S'ils ont des calots bahutés

Ce n'est pas par méchanceté

Ni pour braver l'autorité

Qui les taquine

Mais c'est qu'à tire-larigot

Qu'ils sortent ou qu'ils aillent au cachot

Ils font toujours de même, "calot !"

Ce sont les Fines.

 

Si leur tunique n'a pas de cornard

Ils disent que ça viendra plus tard

Ils font quand même de bons Cyrards

Que l'on estime,

On les attend impatiemment

Car voyant Paris moins souvent,

Ils ont plus d'nerfs et plus d'argent

Ce sont les Fines.

 

S'ils terminent la liste du classement

C'est qu'à Saint-Cyr pendant deux ans

A boire la pompe éperdument

Nul ne s'échine

Mais allez dans les salles de jeu

Où, sur les marbres glorieux

Parmi tant de noms valeureux

Y a bien des Fines.